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Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/175

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dû lui produire un effet agréable par le vent glacial qu’il faisait hier !

Eh bien qu’était-ce que la toilette du dimanche ? Les reins ensanglantés d’un noir ! Qu’était-ce que la casaque chaude, la casaque rayée ? La même chose : le fouet, la lacération de la chair ! ! ! Voilà comme on habituait la population, même les enfants et les femmes, à rire des tortures du nègre, à le prendre beaucoup moins en pitié que le bœuf ou l’âne de la ferme, ou le chien de garde de la cour !

Le nègre n’excitait jamais la pitié. Dans les familles même où les esclaves étaient bien traités, où on leur témoignait la commisération que tous les cœurs bien faits doivent aux malheureux, dans ces familles là même on n’eût pas fait un pas pour sauver un pauvre nègre, étranger à la maison, de la dent des chiens sur le point de le saisir ; ou bien encore on n’eût jamais osé faire la moindre remontrance contre une fustigation exagérée ! Si la cruauté n’eût pas été au fond des mœurs et enracinée dans les habitudes, n’y aurait-il pas eu ça et là quelque protestation contre les nombreux traits de barbarie, de correction