tion toute philantropique, toute patriarcale, de l’esclavage ! ! Mais pourquoi donc tant de malheureux s’exposaient-ils tous les jours à mille morts, à la dent des chiens, à la gueule des crocodiles, pour s’échapper vers le Nord ? Pourquoi les mères tuaient-elles leurs enfants plutôt que de les voir vendre à des maîtres reconnus pour cruels ? Quoi, voilà une race qui n’avait pas même le droit de faire entendre une plainte, une remontrance ; une race qui n’était pas même admise à prouver le meurtre de ses membres ou les cruautés inouïes dont quelques-uns d’entre eux étaient victimes et on vient nous réciter des idylles sentimentales sur le bonheur dont elle jouissait ! Allons donc ! c’est trop compter sur la naïveté publique ! !
Un maître du nom de Dempsey Weaver, de Nashville, dit un jour à une esclave qui avait commis quelque faute qu’il allait la vendre à un trafiquant du Mississippi. Cette femme avait un enfant. Voyant qu’on allait la séparer de son enfant, elle le prend dans ses bras et se précipite avec lui dans la rivière ![1]
Cette femme ne savait pas apprécier le bonheur qu’il y a d’être esclave.
- ↑ Suppressed book.