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Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/203

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d’un noir que l’on arrosait de saumure après avoir mis sa chair en sang et en lambeaux, cette même société regardait avec une parfaite indifférence le désespoir et les gémissements d’une mère à laquelle on arrachait brutalement ses enfants ! ! Le seul fait d’être esclave autorisait tout, justifiait tout, même les plus incroyables atrocités. On eût frémi du désespoir d’une femme blanche libre à laquelle on eût arraché sa fille pour la livrer à la prostitution, — car Messieurs, il ne faut pas s’y tromper, les belles filles esclaves, noires, mulâtresses ou blanches, ne se vendaient que pour devenir les concubines des planteurs, — mais une femme blanche esclave qui se désespérait dans un dernier adieu à ses enfants, on en riait à sa face ! ! Est-ce qu’une esclave, quoique blanche, et conséquemment fille d’un blanc, pouvait ressentir un sentiment quelconque ? Son propre père, souvent, qui savait qu’il la livrait à la lubricité de ses pareils, la regardait partir d’un œil sec et sans la moindre compassion !

Je trouve dans le livre du Dr. Parsons,[1] le récit suivant, qui vous fera voir à quel degré de cruauté, d’endurcissement sur les

  1. Inside view of slavery.