Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 218 —

avaient un pied de long. »

« Une des mères esclaves attira particulièrement mon attention. Elle était très belle, avait à peu près 25 ans et avait trois enfants qui eussent fait honneur à n’importe quelle dame dans la chrétienté. Je m’approchai d’elle pour entendre ses réponses aux acheteurs. L’un d’eux lui demanda ce qu’elle avait aux yeux. « Essuyé mes larmes, dit-elle, je suppose que j’ai pleuré. » — Pourquoi pleures-tu ? Parce que j’ai laissé mon mari. — Oh si je t’achète, je t’en donnerai un meilleur. — Je n’en veux pas de meilleur que celui que j’ai laissé, et je n’en veux pas d’autre tant que je vivrai. — Oh, tu en prendras un certainement si je t’achète. — Non, maître, Dieu aidant, je ne le ferai jamais.

« On lui fit alors les questions les plus indécentes auxquelles il lui fallut répondre en hésitant beaucoup. Mais quand on lui demanda si elle pouvait promettre un enfant tous les ans, elle répondit : — Non, maître, je n’en veux plus avoir et je regrette d’avoir eu ceux-ci.

« Elle fut vendue pour $1875. »[1]

  1. Suppressed book.