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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/53

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tions au fond de notre âme ne nous révèlent ni beaux héroïsmes, ni grandes vertus !

Mais, ne soyons pas trop dures pour nous-mêmes. Si nous avons eu la bonne volonté et si nous avons fait notre possible, goûtons la paix permise et promise ! C’est une erreur de se juger trop sévèrement, c’en est une autre d’apprécier nos efforts par leurs résultats immédiats.

Demain nous aurons besoin de tout notre courage pour recommencer avec joie les petites choses qui font la trame de notre vie. La joie ! Quel élément nécessaire dans la vie des femmes. Comme les fleurs, il leur faut ce soleil de l’âme pour s’épanouir dans tout l’éclat de leur beauté morale.

On enseigne tout maintenant, même à respirer, pourquoi n’y aurait-il pas des professeurs de joie ? Cela devient urgent. Les petits hommes de vingt ans, les fillettes de seize ans se plaignent des amertumes de la vie, de la vie dont ils n’ont connu que la douceur !

Il faudrait enseigner à ces enfants que, parce que la joie est nécessaire à la vie, elle est à la portée de tous, elle est le bien propre à chacun. Trop de pauvres êtres l’ignorent, ne savent pas la voir près d’eux, en eux, indépendante des choses et des événements. Elle peut nous quitter ou nous visiter sans que rien ait changé autour de nous ; c’est donc qu’elle réside dans notre âme, et ceux qui le savent la font vivre en l’alimentant ;