Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/113

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les arbres, à connaître la propriété de chacun, à savoir nommer les fleurs ? c’est en la connaissant, qu’on commence à aimer la terre.

Mais les enfants de la campagne sont moins renseignés que nos enfants de la ville, bien souvent !

Et à qui la faute, sinon aux maîtresses d’école qui sont pourtant de la campagne, mais qui ne connaissent pas la terre et ne l’aiment pas !

Quand y aura-t-il assez d’écoles d’agriculture pour les filles comme pour les garçons, que là seulement soient formés tous ceux que l’on destine à la terre ?

Car c’est là qu’ils apprendront la noblesse de leur vocation, l’aisance qui est le résultat de labeurs intelligents et persévérants. C’est là qu’on leur enseignera qu’ils ne peuvent être heureux à la campagne qu’à la condition de se donner à la terre absolument et pour toujours. Alors seulement, ils l’aimeront et lui donneront toute leur confiance, malgré tout. Ils accepteront les durs travaux, les traîtrises de la température, la monotonie du cycle recommençant des mêmes travaux, et inlassablement, ils laboureront, sèmeront, moissonneront, et l’année suivante ils recommenceront, dans la joie paisible et confiante d’enfants de la terre qui savent que leur mère est généreuse et qu’elle rendra largement ce qu’ils font pour elle.

Petites maîtresses d’écoles campagnardes, si vous saviez la puissance dont vous dis-