Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce sera la meilleure preuve que nous avons réellement trouvé la base de toute existence réelle, et l’origine de toute connaissance certaine.

Je dois convenir auparavant que j’aurais pu arriver plus promptement aux résultats que nous venons de trouver. Mais il s’agissait d’opinions fort contestées ; j’avais à me réfuter moi-même sur deux points ; j’ai cru devoir donner un peu d’étendue à leur examen, et je suis persuadé d’ailleurs que cette discussion n’est pas sans utilité à d’autres égards : au reste on peut la passer si l’on veut ; mais alors il ne faut pas lire l’un sans l’autre les chapitres VII et VIII. Il faut s’en tenir à ce résultat, que quand un être organisé de manière à vouloir et à agir sent en lui une volonté et une action, et en même temps une résistance à cette action voulue et sentie, il est assuré de son existence et de l’existence de quelque chose qui n’est pas lui.

Voilà le lien entre notre moi et les autres êtres ; c’est la volonté et l’action sentie réunies. L’une sans l’autre ne suffirait pas. Un être sentant et même voulant qui n’agirait pas, ne pourrait connaître que lui-