Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/210

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comparons cette étendue à une portion fixe et déterminée d’étendue que nous prenons pour terme de comparaison, c’est-à-dire pour unité ; tels sont les pieds et les mètres, et tous leurs analogues, ainsi que toutes les mesures de surface et de capacité ou solidité qui en dérivent ; car ce que nous appelons mesurer la longueur, la surface ou la solidité d’un corps, n’est autre chose que reconnaître la quantité de mètres ou de parties de mètres linéaires, carrés ou cubes que contient ce corps ; et le premier élément de toutes ces mesures est une quantité fixe d’étendue en longueur, telle qu’un pied ou un mètre. Or, qu’est-ce pour nous qu’un pied ou un mètre ? C’est la représentation constante de la quantité de mouvement que notre main a dû faire pour se porter depuis l’extrémité de ce mètre qui a commencé à lui faire éprouver le sentiment de résistance, jusqu’à l’autre extrémité où elle a cessé d’éprouver cette résistance. Concluons donc que nous mesurons l’étendue par l’étendue même ; mais n’oublions pas que l’unité fondamentale de toutes ces mesures nous est donnée par le mouvement, et n’est autre chose que la représentation permanente