Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/423

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analyses plus parfaites et plus fines, et sur lesquelles on varie moins. Mais il existe beaucoup d’autres défauts dans les signes tels que nous les employons, qu’ils ne doivent qu’à l’ignorance des temps dans lesquels ils ont été institués, et dont il serait possible de les purger : telles sont les anomalies de leur dérivation, la manière maladroite dont ils s’enchaînent, leurs liaisons souvent contraires à celles des idées qu’ils expriment, les embarras inutiles qu’ils apportent dans l’expression de la pensée. Je n’entrerai point ici dans ces considérations ; elles seront mieux placées quand nous aurons examiné en détail les élémens des langues parlées, et que nous aurons vu l’usage que nous faisons de nos idées et de leurs signes dans nos déductions : alors nous pourrons dire quelles seraient les conditions qui rendraient une langue parfaite, et comment nous pourrions en rapprocher celles dont nous nous servons[1]. Actuellement, il me suffit de vous avoir montré les effets généraux des signes, ceux particuliers à certaines espèces, et sur-tout aux langues parlées ; de vous avoir

  1. Voyez la Grammaire, chap. 6.