Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/125

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ils sont ce qu’on appelle des prépositions. Elles sont en grand nombre, ces prépositions : et encore, dans aucune langue, il n’y en a autant que de rapports divers entre les noms : mais chacune d’elles, par dérivations et par métaphore, a reçu une multitude de sens différens, quoiqu’analogues : et elles suffisent ainsi à l’expression. Il y a donc dans toutes les langues, une ou deux exceptées, des prépositions telles que nous les connaissons en français, dont la fonction est d’unir un nom ou un adjectif, à un autre nom qui lui sert de complément.

D’ailleurs, dans les langues même qui opèrent cet effet par des déclinaisons, comment devons-nous considérer ces syllabes désinentielles, qui forment ce qu’on appelle des cas ? pour moi, il m’est très-évident que ce sont de véritables prépositions.

Elles en ont le caractère et la fonction, puisqu’elles marquent le rapport du nom auquel on les ajoute, avec un autre nom ou un adjectif. On me dira que ces syllabes n’ont point de complément, ou de régime, comme les prépositions ordinaires ; d’accord : du moins, elles n’en ont point d’apparens ; mais elles en ont un réel. Leur véritable régime est le nom