Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/141

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aussi facile à reconnaître, parce qu’ils ont été formés par contraction ou corruption. Tels sont nos adverbes très, là, et autres. J’invoque sur leur généalogie, les lumières des étymologistes. Mais, soit qu’ils parviennent à l’établir d’une manière incontestable, soit qu’elle demeure ensevelie dans la nuit des tems, je me permettrai d’apprécier ces êtres d’après leur valeur réelle ; de ne les regarder, ainsi que les autres dont je connais l’origine, que comme des élémens secondaires du discours, et presque superflus ; et de prononcer que les élémens nécessaires ont dû exister auparavant, et donner naissance à ceux-ci.

Il est presque inutile d’observer que les adverbes n’étant ni des noms, ni des mots qui se rapportent directement à un nom en particulier, mais ne servant qu’à exprimer une circonstance fixe et déterminée de la signification d’un adjectif ou d’un verbe, ils sont nécessairement indéclinables. Aussi le sont-ils dans toutes les langues. Un adverbe qui éprouverait une variation, deviendrait un autre adverbe, un autre mot.

Passons aux conjonctions qui, comme les