Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/286

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sont de la plus haute importance, et portent une vive lumière sur l’histoire du genre humain.

Parlons d’abord de l’opération en elle-même.

Avec l’écriture alphabétique, elle est purement mécanique et de la plus grande simplicité, si l’on fait abstraction de l’imperfection de nos alphabets et de l’irrégularité de nos ortographes. Elle se réduit, quand il s’agit d’écrire, à bien noter les sons que l’on entend prononcer, et quand il s’agit de lire, à prononcer exactement ceux que l’on voit écrits. Il n’y a pas changement de signes ; il n’y a que deux représentations différentes des mêmes signes convenus et usités. Il ne peut pas y avoir lieu à erreur ; la preuve en est, que pour écrire un discours prononcé, et pour lire un discours écrit, (toujours abstraction faite des irrégularités de l’ortographe, ) il n’est pas du tout nécessaire de les entendre. Celui qui tient un discours écrit par le moyen d’un alphabet, est donc bien sûr d’avoir la pensée de celui qui l’a dicté, pure et sans mêlange.

Il n’en est pas de même de l’écriture hiéroglyphique.

Il y a toujours double changement de signes. Il y a traduction,