Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/300

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ont de cultiver ces connaissances et de les répandre.

De même, si leurs sciences nous présentent toujours une apparence occulte et ténébreuse, et ne se montrent jamais qu’enveloppées dans l’ombre du mystère, nous ne devons pas attribuer cet effet à la sombre jalousie de leurs prêtres et de leurs lettrés, et à un systême bien combiné de leur part, pour se rendre impénétrables pendant des milliers de siècles ; de tels secrets sont impossibles à garder, quand ils sont faciles à apprendre. Mais quand on voit quelle est la langue soi-disant savante de ces prétendus adeptes, on reconnaît clairement que leur plus grand art, pour ne pas se laisser deviner, est d’avoir la plus grande peine à s’expliquer, et de ne comprendre eux-mêmes que très-imparfaitement les écrits dont ils sont les dépositaires. C’est assurément un secret bien gardé, que celui que personne ne sait complètement.

Par les mêmes raisons, je dirai que quand nous trouvons chez ces peuples, des connaissances d’un ordre très-relevé, nous pouvons prononcer hardiment qu’ils ne les ont point découvertes, parce que cela est