Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/315

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re comme la plus ancienne ; il semble que ce soit le premier pas dans l’art de décomposer les sons ; il paraît qu’on commence par distinguer dans un mot les différens sons qui forment les syllabes, et que ce n’est que par une seconde analyse que l’on découvre dans chacune de ces syllabes une articulation et une voix, et qu’on les représente par des caractères séparés.

Mais le vrai est que ces deux procédés se retrouvent bien souvent mêlés ensemble dans toutes les écritures, comme nous le verrons bientôt.

Au reste l’écriture syllabique a absolument les mêmes propriétés que l’écriture alphabétique ; seulement elle exige un bien plus grand nombre de caractères, parce qu’il y a bien plus de syllabes différentes que d’articulations et de voix distinctes, puisqu’il résulte une syllabe de chacune des nombreuses combinaisons, que l’on peut faire de ces articulations et de ces voix, en les réunissant.

La manière d’écrire l’hébreu dont nous parlions tout-à-l’heure, est en grande partie une écriture syllabique ; car quand d’une syllabe, on n’indique que l’articulation (je laisse à part l’accent ou le ton que dans les