Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/323

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la modifie. Si ces syllabes naturelles ou physiques ne sont pas exactement les mêmes que celles qui sont reconnues et avouées par les grammaires, les rhétoriques, et les poétiques des différentes langues, et qu’on peut appeler syllabes conventionnelles ou artificielles, la raison en est que les premières, (ou les sons réels) ne sont pas toujours aisées à démêler ; et que plusieurs de ces syllabes physiques s’unissent ou se confondent facilement avec celle qui les suit ou qui les précède, parce qu’elles sont ou très-brèves ou très-sourdes, ou que le mouvement organique qui les sépare est très-peu sensible. De là vient que l’on en a souvent réuni plusieurs ensemble sans s’en appercevoir ; et que les syllabes conventionnelles varient dans les divers idiômes et dans les différentes époques d’une même langue, tandis que les syllabes naturelles sont et seront éternellement les mêmes dans tous les langages. C’est ce que nous allons voir plus clairement en les examinant.

Dans chacune de ces émissions d’air, dans chacun de ces sons, il y a plusieurs choses à remarquer, savoir, la voix, la durée, le ton, le timbre et l’ articulation. ce ne sont