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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/327

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la voix.

mais ces différences de ton, qui sont assez grandes dans la musique pour être appréciées par toute oreille sensible et exercée, sont souvent à peine assignables dans le discours, et toujours impossibles à marquer avec exactitude. On ne peut que les indiquer à peu près par certains signes accessoires, qui ne sont jamais rigoureusement comparables entr’eux comme les notes. Ces signes sont les accens ; et ceux-là seuls méritent vraiment et complètement le nom d’accent, accentus,

qui vient de ad cantum, et signifie servant au chant.

Il ne faut pas confondre avec ces accens, des signes auxquels on a donné abusivement ce nom, et qui, dans beaucoup d’écritures, remplissent des fonctions absolument différentes, comme de modifier l’articulation ou la voix qui est écrite, ou de suppléer une lettre supprimée, ou de marquer soit l’étymologie soit la nature grammaticale d’un mot, etc. Tels sont, suivant moi, tous les prétendus accens dont nous nous servons en français. Par exemple, nous mettons ce que nous appelons un accent aigu sur le troisième e de fermeté, pour indiquer qu’il est fermé, un accent grave sur le premier e