Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/362

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multiplier s’il en était besoin, nous conduiront tout naturellement à trouver toutes les imperfections de nos alphabets et de nos ortographes, et les moyens de les rectifier.

Néanmoins ce n’est pas l’objet que j’avais en vue pour le moment. Je ne voulais encore que faire voir comment est née l’écriture proprement dite, comment elle s’est améliorée graduellement, dans quel sens il est vrai de dire qu’elle a commencé par être syllabique, jusqu’à quel point elle l’est encore dans les alphabets orientaux ; et sur-tout je voulais montrer avec évidence qu’elle est encore bien plus syllabique que nous ne pensons, dans tous nos alphabets occidentaux dérivés de ceux des grecs et des romains, et prouver que c’est l’effet de la manière imparfaite dont on a toujours analysé les sons vocaux, et que c’est de l’imperfection de cette analyse que naît la différence qui existe entre les syllabes naturelles ou physiques, et les syllabes artificielles ou conventionnelles de toutes nos langues. Je pense que c’est à quoi j’ai réussi.

Maintenant il semblerait qu’il ne reste plus qu’à proposer une manière de rectifier notre écriture, ou plutôt d’achever de l’amé