Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/379

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pas remontés jusqu’à la première des deux analyses que nous avons faites ici, celle du son lui-même. Ils n’ont pas séparés scrupuleusement les unes des autres, les différentes qualités des sons vocaux. D’où il est arrivé qu’ils n’ont pu reconnaître nettement les divers sons, ou syllabes réelles, qu’ils les ont laissées mêlées et confondues dans des syllabes arbitraires, et que la vraie théorie de la représentation de la parole leur a encore échappé en partie, de sorte que leur manière de figurer le discours, quoique déjà très-bonne, n’en est pas encore une peinture tellement exacte, qu’elle force absolument à le reconnaître. Elle n’a donc pas ce degré de perfection qui subjugue l’assentiment, quand on peut y parvenir.

Je ne serais pas arrêté non plus par les raisons de ceux qui prétendent qu’il faut conserver une mauvaise manière d’écrire, par respect pour l’étymologie : je les renverrais aux raisonnemens de Duclos, qui me paraissent sans réplique ; et particulièrement à celui par lequel il leur prouve que l’écriture a toujours dû suivre, et a réellement suivi tant qu’on a pu la prononciation, quoique souvent par des moyens très-mal-