Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/392

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une langue unique ; et un langage quelconque ne pourrait pas continuer long-tems à être universel, quand même il aurait pu l’être un moment, comme l’a nécessairement été quelque tems le premier qu’on a inventé, si on n’en a pas inventé plusieurs à-la-fois.

Je sais bien que l’on se retranche à dire que la langue universelle que l’on désire, est une langue commune et convenue entre tous les savans des différentes nations, bien qu’elle ne soit vulgaire nulle part. Mais une langue quelconque peut-elle devenir langue savante universelle sans être ou avoir été usuelle dans aucun pays ? Serait-il utile qu’il y eut une langue savante universelle ? Et à quelles conditions cela serait-il utile ? Ce sont-là autant de questions secondaires dont nous allons trouver la solution, en entrant plus avant dans le sujet. Je m’y engage d’autant plus volontiers que ce n’est point une discussion oiseuse, que l’examen de ce beau rêve d’une langue universelle, soit savante, soit vulgaire. Il va nous fournir l’occasion de rapprocher ce que nous avons dit dans la première partie de cet ouvrage sur les propriétés générales des