Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/94

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rapport est le même. Ce ne sont donc pas là de vrais noms.

Je pense que ce sont des pronoms, et même les seuls pronoms qui existent dans aucune langue : car je trouve que Beausée a parfaitement prouvé, dans son excellent article, pronom, que tous les autres mots à qui l’on a donné ce nom, ont des fonctions absolument différentes et très-diverses, qui les rangent tous dans d’autres classes, les uns dans l’une, les autres dans l’autre. Nous aurons occasion de nous en assurer dans la suite. je,

tu, et il, et tous leurs analogues, sont donc des pronoms, et les seuls pronoms qui existent. Mais cela veut-il dire qu’ils ne soient que des remplaçants, des vice-gérans des noms ? Et le mot pronom, ne doit-il signifier autre chose que pour un nom ? je ne le crois pas : car, je remarque, avec Beauzée, et d’après lui, 1) qu’aucun nom proprement dit, ne désigne le rapport de l’idée qu’il représente, avec l’acte de la parole ; 2) que le pronom marque toujours ce rapport. Il a donc une fonction, un caractère qui lui est propre ; il n’est donc pas un simple remplaç