Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/128

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retiré sa robe, noirci sa figure et ses mains, revêtu son manteau de fourrures et était redevenue Peau-de-toutes-Bêtes.

Quand elle retourna à la cuisine et commença de balayer les cendres le cuisinier lui dit :

— Remets cela à demain et fais-moi une soupe pour le roi. Moi aussi, je veux voir un peu ce qui se passe là-haut. Surtout ne laisse pas tomber de cheveux dans la soupe ; car si tu as ce malheur, je ne te donne plus à manger.

Le cuisinier parti, Peau-de-toutes-Bêtess’occupa de la soupe ; c’était une soupe au pain qu’elle fit aussi bonne que possible. Lorsqu’elle eut fini, elle s’en fut à sa niche chercher sa bague d’or et la mit dans la soupière.

Après le bal le roi se fit servir la soupe et la mangea. Elle lui parut si bonne qu’il crut n’en avoir jamais mangé de meilleure. En arrivant au fond de la soupière, il trouva une bague d’or et ne put comprendre comment elle était là.

Alors il commanda qu’on allât quérir le cuisinier. À cet ordre celui-ci fut fort effrayé et dit à Peau-de-toutes-Bêtes :

— Tu as laissé tomber un cheveu dans la soupe, c’est sûr. S’il en est ainsi, tu seras punie.

Quand il fut devant le roi, ce dernier lui demanda qui avait fait la soupe.

— C’est moi, répondit le cuisinier.