Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/224

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ment, sur tout ce qu’on lui demandait, il répondait : Oui.

Et c’est pourquoi la compagnie crut qu’il était fort riche.

La chatte arriva à un superbe château et n’y trouva qu’un petit poste.

— Que faites-vous ici, braves gens ? dit-elle. Ne voyez-vous pas que votre perte est imminente ?

— Comment cela ? dirent les gardiens du château.

— Avant une heure, il va venir une grosse troupe qui vous taillera en pièces. N’entendez-vous pas les chevaux qui hennissent, ne voyez-vous pas la poussière qui vole ? Si vous ne voulez tous périr, suivez mon conseil ; c’est le moyen de vous sauver. Si quelqu’un vous demande : À qui ce château ? répondez : À messire Constantin le Fortuné.

Et c’est ainsi qu’ils firent.

La noble compagnie arriva au château ; ils demandèrent à qui il appartenait, et l’on répondit bravement : À messire Constantin le Fortuné. Ils y entrèrent et y furent logés honorablement.

Le châtelain était le seigneur Valentin, un vaillant soldat, qui était sorti peu auparavant pour conduire chez elle la femme qu’il venait d’épouser.

Par malheur, avant d’atteindre la maison de sa chère femme, il fut pris en route d’un mal subit