Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/340

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se trompe, que notre Petit Poucet n’est pas le produit d’une confusion involontaire, qu’il a son existence propre comme le Daümling allemand, et qu’enfin, si Perrault a modifié dans ses détails le récit que lui a fourni la tradition, il n’a pas été, contrairement à ses habitudes, jusqu’à fabriquer un Petit Poucet avec des éléments de diverse provenance.

Dans sa note sur Hänsel et Grethel, Grimm cite un certain nombre de versions du même conte. M. G. Paris, toujours pour fortifier son système, affirme que plusieurs de ces narrations, notamment celle de Bechstein, n’ont pas d’autre source que le Petit Poucet. Le peu que nous avons dit plus haut du Chevreuil d’or suffit pour montrer combien ce conte s’éloigne de celui de Perrault.

Il ne s’en rapproche qu’en deux points, l’arrivée des enfants à la maison de l’ogre et leur poursuite parce dernier, accompagné d’ailleurs de sa femme. Tout le reste des incidents diffère. Il faut avouer que, si son auteur a pris l’idée du Petit Poucet, il l’a singulièrement transformée.

Les autres contes mentionnés dans la note, qu’ils viennent de la Souabe ou de l’Alsace (recueil de Stœber), de la Suède (Cavallius) ou de la Hongrie (Stier), ou encore du Tyrol (Zingerle), ceux de Caroline Stahl et de Prœhle, ou enfin le Danois Pandekagehuset ne diffèrent d’Hänsel und Grethel que par de menus détails.