Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/350

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appartient en propre aux Slaves et aux Allemands. » Nous avons vu, au contraire, qu’on trouve trace du conte ou du nom aussi bien en Italie qu’en Espagne et dans les pays celtiques. Concluons donc contre M. Gaston Paris que le Petit Poucet français, comme lo Noy Petit catalan, comme le Ptiat Pousset lorrain, est un conte indépendant du Daümling allemand ou slave, qu’il n’est nullement formé de pièces de rapport, et que, s’il n’est pas la plus ancienne forme de cette odyssée en miniature, ce qu’il me paraît impossible de décider, il existe du moins par lui-même, et est, comme l’autre, de souche populaire.

Je terminerai par une remarque qui prouve qu’on ne saurait s’avancer avec trop de précautions dans l’interprétation des mythes solaires.

M. Hyacinthe Husson trouve que les sept filles de l’ogre peuvent faire penser aux sept sœurs dont il est parlé dans le Véda comme de personnifications des lueurs matinales, ou bien aux sept rayons, aux sept flammes d’Agni, ou encore aux sept esprits du mal qui dans le Zend Avesta sont les adversaires des sept Amschaspands.

Dans le cavalier Basile et dans Grimm, les enfants ne sont que deux ; ils sont trois dans Maspons y Labros, trois de chaque côté ; onze des deux parts dans Oberlin, et douze, douze garçons et douze filles, dans Chodzko. Devant ces variantes, que deviennent