Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/40

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pris la plume et avoir écrit couramment sous la dictée de tous, et comme s’il eût été son jeune fils, est devenu ce que Boileau aspirait le plus à être, — immortel ! Était-ce donc la peine de se tant tourmenter et de se tant fâcher, monsieur Despréaux ! »

Vingt ans auparavant, dans son Histoire de la littérature de l’Europe pendant les XVe, XVIe et XVIIe siècles, Henri Hallam, le savant critique anglais, avait, comme Collin de Plancy, reconnu, dans les Contes des Fées, une sorte de pendant en prose des fables de La Fontaine. Enfin, en 1864, dans la meilleure édition des Contes qui ait été faite avant celle de M. André Lefèvre, un membre de l’Institut, M. Ch. Giraud, rapporte que « le petit volume, horriblement imprimé, des Contes de ma Mère l’Oye, publié par Barbin en 1697, et que Nodier, malgré son habile provocation, n’avait pu faire monter, il y a vingt ans, au-dessus de six napoléons, a été payé récemment mille francs à une vente célèbre et en avril dernier plus de quinze cents francs à une autre[1]. » Il en conclut que « dans cet entraînement de la curiosité opulente,

  1. i. Ce très-rare exemplaire de l’édition princeps repose, magnifiquement relié, à la Sorbonne (bibliothèque de M. Cousin, 9677). Il est orné d’un très-médiocre frontispice de Clouzier. C’est cette gravure par trop naïve que, sur la couverture de ce volume, M. Rickebusch a reproduite aussi exactement que le permettaient le bon goût et les lois de la perspective.