Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/12

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n’aurait pas échangé son sort contre un empire.

Mais, hélas ! il fallait bien prendre son parti de cette éventualité, car décidément Marianne — qui allait avoir cinquante ans — ne suivrait pas l’exemple de la Sarah biblique…

Ce soir-là donc, Bouet, installé dans son coin privilégié, fumait sa pipe, comme nous l’avons dit, tandis que Marianne vaquait aux soins du ménage.

Les deux époux, absorbés dans leur occupation respective, n’échangeaient pas une parole.

Ce ne fut que lorsque Marianne eut fini d’enlever la vaisselle du souper, d’essuyer la table, sur laquelle elle étendit un tapis de toile cirée, et que, s’étant munie de son tricot, elle se fut assise, que Pierre Bouet sortit de sa torpeur. Il aspira coup sur coup une demi-douzaine de bouffées de fumée et appela :

— Hé ! bonne femme ?

Celle-ci releva la tête.

— Qu’est-ce que c’est, Pierrot ? dit-elle.

— Quel jour c’est-il aujourd’hui ?

— C’est aujourd’hui mercredi, donc.