Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/167

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à-dire non… Il doit s’en revenir avec sa goëlette.

— Ah ! mon Dieu !… Et les gros temps qu’on a eus ces jours derniers !

— Psitt !… il en a vu d’autres que ça depuis qu’il navigue. Ce n’est pas lui qui se laisse surprendre par la tempête.

— Mais il devrait être de retour à cette heure !

— Tu badines ! Il a dit comme ça qu’il arriverait à la fin de juin ou au commencement de juillet, selon que les affaires de son commerce iraient bien ou mal.

— C’est vrai… je me rappelle.

— Alors, faut pas se faire de bile avant le temps. Il y a bien assez de cette pauvre Anna qui se chacote pour rien.

— Oui, elle est bien triste, la chère enfant.

— Toutes les jeunes filles sont comme ça quand leur amoureux est loin. Ça s’en ira comme s’en va la brume au premier vent du matin. Laisse arriver le Charles… et tu verras.

— En attendant, elle pâtit, la pauvre ange, et ça me chavire le cœur.

— Faut pas s’attrister inutilement, ma bonne Marianne. C’est son dernier voyage, il l’a promis.