Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/179

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faire aussi le sien ; c’était maintenant au tour du curé de régler une affaire autrement importante, la grande affaire du salut. Déjà, dans le lointain, on entendait le tintement de la clochette précédant le ministre du culte ; le bruit des voitures roulant sur le chemin grandissait de seconde en seconde ; bientôt il devint tonnerre et cessa brusquement en face de la maison.

Une minute s’écoula ; puis soudain tous les genoux fléchirent, toutes les têtes se courbèrent : le prêtre entrait.

Il n’y a rien de grand comme ces scènes, si majestueuses dans leur simplicité. On les voit tous les jours, sans s’y habituer ; on y assiste toute sa vie, sans parvenir à se défendre de l’austère émotion qu’elles produisent !

Quand la cérémonie fut terminée, quand la voiture qui ramenait le curé chez lui eut cessé de faire entendre son roulement, les lèvres, jusqu’alors muettes, se prirent à chuchoter. Des groupes se formèrent ci et là, dans la cuisine, devisant à voix basse sur la disparition d’Anna, cause de la soudaine maladie de cette pauvre Marianne.