Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/32

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fricotait, rissolait, que c’était merveille. Une partie de la basse-cour avait été égorgée. Il n’y avait même pas jusqu’à un petit porc plein d’avenir et pouvant encore raisonnablement compter sur plusieurs mois de gaudriole, qui n’eût été impitoyablement sacrifié en vue du festin de Gamache qui se préparait.

Vers six heures, la table se dressa. On lui avait ajouté une rallonge considérable, faite de planches étendues sur des barils vides de farine et recouvertes de belles nappes de toile du pays.

Le couvert était mis pour trente invités : il vint quarante soupeurs plus affamés les uns que les autres. Il en arriva même de l’Argentenay, sur la rive nord de l’île.

Mais ce surcroît de monde n’embarrassa pas les maîtres du logis, habitués qu’ils étaient à ces sortes de surprises. On improvisa une seconde table avec de nouvelles planches, et les non-invités furent aussi bien accueillis que le reste de la compagnie.

Puis, quand tout le monde fut installé, au moment du premier coup de fourchette, le père Bouet fit faire la tournée d’usage à