Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/76

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— Les petits ! s’écria-t-il, ils ne pâtiront pas, j’en réponds. Satané corbillard ! je voudrais bien voir mes enfants manquer de pain, tandis qu’une étrangère se gaudirait avec l’héritage de la famille… Non ! non ! pareille honte n’arrivera pas… ou il y aura du bouillon, je le promets.

Eulalie se mit à rire avec ironie.

— On le connaît, ton bouillon, dit-elle : des queues d’échalottes avec de l’eau claire.

— Laisse… laisse mijoter, ma femme, répondit Antoine d’une voix sombre. Dans le bouillon que je servirai à la petite sorcière de cette nuit, il y a d’abord les maladies naturelles : la scarlatine, la rougeole, la grippe et autres ingrédients de cette nature, qui viendront se placer d’eux-mêmes dans la marmite ; puis, si cela ne suffit pas, ajouta-t-il avec un geste de menace, j’y joindrai certaines petites combinaisons de mon cru qui me débarrasseront bien de cette aventurière et lui feront lâcher mon héritage légitime.

— Là ! là ! Antoine, ne va pas si loin. Il est vrai que la mauvaise chance nous poursuit et que nous nous serions bien passés de la filleule qui nous arrive ; mais faut en