Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/89

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vertu de tous les simples de l’île, depuis le plantain vainqueur des foulures, jusqu’à la racine de garçon, qui se joue des efforts ; qu’elle arrêtait le sang, même à distance ; qu’elle faisait disparaître le mal de dent, rien qu’à y penser ; qu’elle guérissait les cancers avec des crapauds et la consomption avec de l’urine ; qu’enfin elle ramanchait les os sensés déboîtés, tout comme si elle eût été le septième fils consécutif d’un même père et d’une même mère, – nous aurons à peu près terminé la nomenclature des talents variés de la mère Démone.

Et maintenant, pour fermer la parenthèse, disons vite que le misérable logis de la vieille était séparé en deux pièces, par une cloison branlante. La première pièce, ayant vue sur le chemin, servait aux clients ordinaires ; la seconde, au contraire, ne recevant aucun jour de l’extérieur, était réservée aux rares intimes qui avaient à traiter des affaires d’une nature particulière. Une chandelle de suif y brûlait constamment. C’était là que la Démone broyait ses herbages, triturait ses onguents et demandait à sept paquets de cartes ayant chacun une des couleurs de l’arc-en-ciel le secret de l’avenir.