Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/91

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— Ce n’est pas cela ; mais…

— Me prends-tu pour une menteuse ?

— Pas le moins du monde. Cependant…

— Il n’y a pas de cependant : tu me fais injure, Antoine ; tu ne crois qu’à demi en moi et tu veux tendre un piège à ta vieille amie. C’est mal, mon fils ; tu es ingrat.

— Encore une fois, la mère, je ne doute aucunement de votre grande expérience dans le maniement des cartes et de la faculté que vous possédez d’y lire comme dans un livre ouvert ; mais, je vous l’ai dit, il s’agit d’une question de vie ou de mort pour moi, et j’ai besoin d’une certitude.

La vieille se redressa et fixant sur Antoine ses yeux vipérins :

— Une certitude ! s’écria-t-elle… tu veux une certitude !… Ah ! malheureux, quelle tentation tu me donnes de te la fournir terrible et complète, cette assurance que tu exiges si imprudemment ! Mais non… les yeux des hommes ordinaires ne sont pas faits pour voir et leurs oreilles pour entendre les choses que je puis évoquer. Tes cheveux blanchiraient de peur en une minute, mon pauvre Antoine, si seulement je voulais écouter la drôle d’idée qui me trotte dans la tête.