Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/140

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Després resta debout en face d’elle.

Une minute se passa dans un silence plein d’anxiété.

Enfin, le Roi des Étudiants parut prendre une résolution soudaine :

« Mademoiselle Privat, dit-il brusquement, aimiez-vous votre père ?

— Monsieur ! fit Laure, dont les tempes rougirent.

— Je vous demande pardon, mademoiselle, repartit Després, mais je vous supplie à genoux de ne pas vous étonner de mes questions et de me répondre sans arrière-pensée. »

Laure hésita une seconde, regarda profondément Després, puis répliqua avec explosion :

« Mon pauvre père, je ne l’aimais pas, je l’idolâtrais.

— Je le savais, mademoiselle, repartit simplement Després, et si je ne l’eusse pas su, j’aurais abandonné l’idée que je poursuis…

« Maintenant, continua-t-il, voulez-vous avoir assez de confiance en moi pour me dire si, en cas de malheur financier arrivé à ce pauvre père que vous regrettez tant, vous seriez fille à sacrifier la fortune qui vous revient pour combler le déficit ?…

— Sans hésiter une seconde, répondit Laure avec fermeté.

— Et même à sacrifier le bonheur de toute votre vie ?… poursuivit Després.

— Mon bonheur à moi ne peut être mis en comparaison avec la mémoire honorée de mon père, » répondit Laure d’une voix émue.

Després s’inclina.

« Mademoiselle, dit-il, je savais votre âme grande et noble ; mais, maintenant, je la sais bonne et