Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/4

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sur le torrent, sciée en-dessous de façon imperceptible, pour y faire tomber l’amoureux se rendant vers sa belle, est-ce que ce n’était pas bien imaginé, dis ?

— D’accord… Et, sans ce sournois de Wapwi, ton cousin faisait un fier plongeon dans la chute, — il n’y a pas à barguiner… Mais, voilà !… Le petit sauvage s’est trouvé à point pour sauver son maître… Que veux-tu ?… On ne pense pas à tout !

— Et l’autre affaire, donc ! cet îlot que recouvrent dix à douze pieds d’eau en temps d’équinoxe et où j’ai abandonné ce cher cousin au bon moment, c’est-à-dire en pleine nuit, et alors qu’une tempête de « nordêt » faisait rage, est-ce que cela n’était pas travaillé « dans le grand genre, » voyons ?

— J’en conviens d’autant mieux, ricana du bout des lèvres l’énigmatique capitaine du « Marsouin », que l’idée venait du meilleur ami que j’aie dans le monde : un certain Thomas Noël que je connais comme je connais le bon pain et qui n’est pas si bête qu’il en a l’air, — tu peux m’en croire, ô Gaspard Labarou de mon cœur !

L’interpellé jeta un regard féroce à son narquois compagnon. Mais ce dernier, loin de s’en émouvoir, continua tranquillement :