Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/72

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du rivage et n’avancez qu’à petite voilure, afin que nous puissions communiquer ensemble.

— Nous irons au bas ris et seulement sur la misaine.

— C’est cela. Du reste, si j’ai besoin de vous, j’allumerai deux feux l’un près de l’autre, sur quelque point du rivage bien en vu.

— Entendu. De notre côté, si vous le voulez bien, je hisserai deux pavillons au mât de misaine, dans le cas où je ferais quelque découverte sérieuse. La nuit, j’aurai deux fanaux blancs.

— Très bien, mes amis. Rendez-vous à l’île du « Large. »

La chaloupe regagna aussitôt le bord, abandonnant José Poquin et un autre matelot, nommé Beaujoly, au capitaine Labarou.

Une heure plus tard, le « Vengeur », sous petite voilure, se dirigeait vers l’ouverture de la baie et prenait chasse.

De son côté, le capitaine était déjà parti, avec José Poquin et Beaujoly, abandonnant le coin du chalet à la garde d’un serviteur terreneuvien, sur lequel il savait pouvoir compter.

Il aurait bien voulu s’associer le jeune sauvage Wapwi, — qui habitait, tantôt l’un tantôt l’autre côté de la baie…

Mais, suivant son habitude, le petit Abénaki battait, sans doute, les bois, car on ne l’avait pas vu depuis le matin.

Arthur Labarou dut donc se mettre en route seulement avec José Poquin et Beaujoly, — tous trois munis de falots et armés de pied en cap.

Prenant le sentier qui coupe le bras oriental de la baie en ligne directe, ils s’enfoncèrent rapidement sous bois, ne s’éclairant que juste ce qu’il fallait pour s’orienter au sein des ténèbres de la saulaie.