Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/109

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Il y avait là notre ancienne connaissance Verlac et maître Arnaud en personne — Arnaud, tout à la fois artiste en ouvrages de cire, ventriloque et prestidigitateur.

C’était un homme d’une quarantaine d’années, long et maigre comme un bambou.

Épars sur les meubles, jonchant le parquet, ou installés sur des socles improvisés, se voyaient de vieilles tentures décolorées, des mannequins boiteux, divers costumes antédiluviens, une collection de bustes en cire, des perruques, des barbes postiches — bref, un pandémonium impossible à décrire d’objets disparates !

— Eh bien ? firent les deux hommes, en levant la tête, au moment où Pauline entrait.

— Victoire ! mon cher papa, répondit joyeusement la fillette.

— Il a donné dans le piège ?

— Tête baissée.

— Où t’es-tu laissé rejoindre ?

— Au Luxembourg. Il est venu en collision avec moi, soufflant comme un phoque et tout épuisé par une course furieuse.

— Hum ! Il avait une fière peur de te manquer.

Dame ! c’est qu’aussi j’allais d’un train à décourager toutes les poursuites. Mais mon chevalier n’étant pas de ceux que l’on déconcerte du premier coup, nous nous sommes presque heurtés au tournant d’une allée.

— Il t’aura pris pour une sauvagesse des environs de Québec !

— Dans tous les cas, son erreur n’a pas été de longue durée, car il m’a aussitôt fait des excuses, et la conversation a de suite pris une tournure confidentielle.