Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsqu’il s’éveilla, Labrosse était littéralement ahuri. Toutes les belles choses qu’il avait entrevues pendant son sommeil lui tourbillonnaient sous le crâne, dans une valse échevelée.

Mais un gai rayon de soleil, qui se glissait entre les rideaux de sa fenêtre et venait se jouer jusque sur sa figure, le rappela bien vite à la réalité et le jeta hors du lit.

Ce fut avec un soin méticuleux que le jeune homme procéda à sa toilette. Les grands événements se préparaient, en effet, ce jour-là, et notre ami n’avait pas trop de toutes ses séductions pour les affronter.

Enfin, onze heures sonnèrent, et Georges, conformément aux arrangements pris la veille avec Pauline, se dirigea vers le jardin du Luxembourg, où devait être déposée la réponse de la princesse Calamaki.

Le voilà arrivé près du banc où s’est passée la scène d’hier !… Encore quelques pas, et la racine qui abrite la missive tant convoitée sera en vue !… La voici… Oh ! comme le front de notre compatriote est pâle et comme le cœur lui tape dur dans la poitrine !… C’est égal ; il se baisse ; il introduit une main tremblante sous un anneau du serpent végétal… Il l’en retire aussitôt, comme si une tarentule l’eût piquée… mais il s’agit bien de cela !… Il tient, au contraire, dans ses doigts crispés, un joli petit billet dont le papier satiné miroite au soleil et d’où s’exhale un parfum non équivoque d’aristocratie !…