Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

je mourrais le sourire sur les lèvres, si je pouvais lire dans vos beaux yeux que vous n’êtes pas insensible à mon amour.

La jeune Grecque joignit ses petites mains :

— Ô France, terre de l’héroïsme et du dévouement ! murmura-t-elle, en courbant lentement sa noble tête.

Puis, reprenant aussitôt, comme si elle eût été agitée par des sentiments de crainte superstitieuse :

— Oh ! elle est puissante, la main qui riva ma chaîne !… Il est bien long et bien fort, le bras qui m’arracha de Corfou pour me jeter ici !…

Notre héros eut un geste de mâle défi.

— Si puissante que soit cette main, si long que soit ce bras, dit-il, je saurai, madame, vous mettre hors de leurs atteintes. Il y a, par delà le vaste Océan, un grand et beau pays qui s’appelle le Canada ; c’est ma patrie bien-aimée. Nous irons cacher notre bonheur sur cette terre de liberté. Nous parlerons ensemble de votre Grèce chérie, du beau ciel de votre pays, des flots harmonieux qui chantent sur le rivage de Corfou !…

Oh ! princesse, voulez-vous que ce beau rêve s’accomplisse ?… dites, le voulez-vous ?

La jeune femme semblait prête à succomber. Un suprême effort de Georges enleva ses dernières hésitations.