Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/25

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de soupçonner, sous des dehors plus que modestes, tant de verve et tant de feu.

C’est pourquoi, désespérant de le vaincre de front et ne voulant cependant pas l’abandonner à ses borborygmes, il prit un biais.

— Mon cher Georges, dit-il, j’admire ton savoir et je reconnais volontiers que les auteurs de l’antiquité n’ont pas traité la question des borborygmes ; mais ils avaient une excellente raison pour cela : c’est que la maladie n’existait pas de leur temps…

— Ah ! voilà.

— Et qu’elle ne date, je crois, que du dernier siècle.

— Ne disais-je pas vrai, mon oncle ?

— Oui, je faisais erreur. — Je la soupçonne même d’avoir une origine américaine, tout comme la patate et le tabac.

— C’est ma foi, vrai. Quand je mange des patates…

— Cela n’empêche pas…

— Et que je fume par là-dessus…

— Cela n’empêche pas toutefois que mes conclusions restent les mêmes, qu’il faille remonter au déluge ou à la découverte de l’Amérique pour arriver au premier borborygme.

— C’est logique.

— Or…

— Ergo !

— Or, comme la présence de borborygmes dans les intestins dénote un mauvais état de santé, et que tu viens de m’avouer en avoir…

— Attendez…