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Théodora, la citerne des Mille-Colonnes, l’Erméidan, le Séraskireal, l’aqueduc de Valens, etc. En outre, adossé entre deux croisées, un superbe bureau richement sculpté, servait à Labrosse de table de travail et de secrétaire.

Quand Georges pénétrait le matin dans son salemlik, en robe de chambre serrée à la taille, le fez[1]sur la tête, les babouches aux pieds et le tchibouk aux lèvres, on l’aurait pris pour un véritable disciple de Mahomet ; et lui-même, dans ses moments de folles rêveries, n’était pas éloigné de se croire musulman.

La seconde pièce, séparée de la précédente par un large corridor, et lui faisant face, cumulait les attributions de chambre à coucher et de cabinet de toilette. Il y avait là un fort beau nécessaire en acajou, un lit spacieux, à colonnes torses — et une infinité de ces jolis riens que l’on ne trouve ordinairement que dans les boudoirs d’une femme élégante.

C’était ce harem[2] — mais, hâtons-nous de le dire, un harem

  1. La Jeune Turquie a adopté le fez — sorte de képi léger — en remplacement du turban traditionnel.
  2. Le harem en Turquie, est l’appartement réservé aux femmes, le gynécée des anciens. Il ne faut pas confondre harem et sérail, ou mieux seraë. Un sérail est un palais. Tous les Osmanlis, jusqu’au plus pauvre artisan, ont un harem ; le grand vizir lui-même n’a pas de sérail. Les ambassadeurs européens ont un sérail et n’ont point de harem. Le sultan a l’un et l’autre.