Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/47

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ments harmonieux, sans passer, dans l’esprit de Labrosse, pour de malheureuses victimes traîtreusement assassinées exhalant leurs derniers râlements. Une porte qui se fermait ne pouvait être autre chose qu’un coup de pistolet, et le criaillement des girouettes, que d’horribles cliquetis d’épées.

Si au moins, un sommeil réparateur eût effacé ces empreintes profondes creusées dans la cervelle du malheureux ! Mais non. Bien au contraire, pendant ces heures calmes où chacun repose, le pauvre garçon, lui, travaillait avec un redoublement d’effervescence. Des songes bizarres, entremêlés de cauchemars effrayants, le tenaient constamment en alerte. Il voyait défiler devant lui, beaux et fiers, ses héros et ses héroïnes de prédilection, pendant que leurs ennemis, grands et hideux comme des spectres, les poursuivaient avec des épées longues de plusieurs aunes. C’est en vain qu’il faisait alors des efforts surhumains pour attirer l’attention de ceux que ces immenses flamberges allaient atteindre : sa poitrine restait sans voix, comme si vingt mains de