Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Donc, nous sommes tous d’accord pour bombarder Georges… instruit.

Et de deux !

Tâchons maintenant de lui trouver de l’énergie.

Nous n’avons pas besoin d’aller bien loin, ni de faire de longues phrases, pour prouver l’existence de cette faculté dans l’âme de notre héros. Prenons, au hasard, un exemple dans sa vie privée.

Un jour qu’il flânait sur la Plate-Forme, bâillant aux… oiseaux blancs (c’était en mars), Georges, alors grand garçon de dix-huit ans, fut insulté, cerné, bloqué, par une bordée de gamins irlandais, qui, le prenant sans doute pour une place forte anglaise, l’attaquèrent en règle, en lui lançant une grêle de boules de neige.

Le bombardement dura un bon quart-d’heure.

Georges, pris à l’improviste, ne savait trop que faire. Les murs qui protégeaient la place n’étaient pas une garantie suffisante contre la pluie de boulets que vomissaient les batteries irlandaises. De plus, des brèches s’ouvraient çà et là. La tour centrale — un superbe chapeau de castor — minée par les projectiles venait… patatrrr !… de s’abîmer sur le sol, et, qui plus est, les assiégés exaspérés demandaient à grands cris une imprudente sortie — laquelle, sans doute, eût tout gâté…

Telle était la situation !

C’était à en perdre la tête.

Notre héros n’en fit rien. Il eut la cyclopéenne énergie de confirmer les ardeurs belliqueu-