Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/56

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Québecquois, il aurait certainement poussé une exclamation de surprise.

En effet, dans cet amateur enragé, court vêtu et levé avec l’aube, il n’aurait pas eu de peine à reconnaitre notre ancienne connaissance… Georges Labrosse.

— Oui… Georges Labrosse en personne arrivé depuis la veille dans la grande ville et installé au beau milieu du quartier latin !

À peine le train du Havre était-il entré en gare, que notre ami avait avisé un cocher et fait transporter ses malles dans un hôtel des Boulevards.

Là, après s’être réconforté par un excellent repas et avoir amplement pris langue, il s’était plongé dans de très-sérieuses réflexions et en était arrivé aux conclusions suivantes :

« C’est bien beau et bon ici, mais je n’y suis pas à ma place. Un homme qui part du fin fond du Canada et traverse les mers dans le but avéré de s’initier aux mystères de la vie humaine, cet homme-là ne doit pas s’installer au cœur d’une capitale, dans un hôtel magnifique et en pleine civilisation. La vie s’y étale trop au grand soleil, pour cacher des machinations ténébreuses… Ce qu’il me faut, c’est l’ombre discrète d’une bonne vieille rue, l’atmosphère mystique d’un quartier perdu, le solennel silence de quelque coin retiré du vieux Paris…

Cette décision arrêtée, Geor-