Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/59

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portes s’ouvraient et se fermaient avec retentissement ; le pavé résonnait sous des pas précipités…

Enfin le Pays-Latin s’éveillait !

Piétons affairés, ouvriers en blouse, muscadins en gants jaunes ; femmes du peuple se rendant au marché, dévotes gagnant les églises, servantes et couturières allant en commission ou se hâtant vers l’atelier… Georges dévisagea tout, et pas une figure humaine ne se montra, ce matin-là, rue des Grès, sans avoir été audacieusement inspectée par le jeune aventurier.

Aucune ne parut à Georges plus mystérieuse que de raison, et, de guerre lasse, il abandonna sa fenêtre pour se mettre à sa toilette.

D’ailleurs, la cloche du déjeuner n’allait pas tarder à se faire entendre, et notre héros brûlait trop du désir de connaître tous les pensionnaires de l’établissement, pour manquer cette occasion.

En effet, un quart-d’heure ne s’était pas écoulé, qu’une effroyable sonnerie réveilla tous les échos de la maison et qu’une voix éraillée, montant des étages intérieurs, répétait fébrilement :

Voyons, messieurs, voyons, messieurs ; le déjeuner va froidir… Ça, dégringolez un peu !

C’était la mère Cocquart — femme au poignet solide et à la voix haute, mais, au demeurant,