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mosphère ; et que, suivant son expression plaisante, « il était comme un moulin après un long chômage, n’ayant pas de son dans son coffre ; » que cette assertion de M. Swills est complétement corroborée par le témoignage de deux femmes intelligentes, toutes deux mariées, mistress Perkins et mistress Piper, qui habitent la même cour et qui ont remarqué ces émanations fétides qu’elles ont supposé provenir de la maison de M. Krook, l’infortuné défunt.

Pendant que cette relation, augmentée de bien d’autres détails encore, est écrite sur les lieux, tous les gamins de la cour, à bas du lit en un clin d’œil, escaladent les contrevents du parloir des Armes d’Apollon pour contempler le sommet de la tête des chroniqueurs noircissant leur papier pelure.

Toute la population de Cook’s-Court est dehors, les adultes aussi bien que les enfants ; impossible de dormir et de faire autre chose que de s’emmitoufler chaudement pour se rendre à la maison maudite où la catastrophe est arrivée. Miss Flite est bravement arrachée de sa chambre comme si le feu y avait été ; on lui fait un lit aux Armes d’Apollon, où le gaz ne s’éteint pas de la nuit et dont la porte reste ouverte, car toute émotion publique fait éprouver aux habitants de la cour le besoin de prendre quelque rafraîchissement. Jamais, depuis la dernière enquête, l’Apollon n’a tant débité de grogs et de spiritueux. « La pratique va joliment donner ! » s’est dit le garçon de taverne en roulant ses manches de chemise qu’il relève jusqu’à l’épaule, tandis que le jeune Piper, qui, au premier cri d’alarme, s’est précipité vers le poste de pompiers, revient triomphalement au petit galop, perché sur le Phénix, et reparaît au milieu des casques et des torches. L’un des pompiers reste en arrière, après avoir examiné soigneusement toutes les lézardes et les fissures, et se promène lentement de long en large devant la maison, en compagnie de l’un des deux policemen qui sont probablement chargés de veiller sur cet immeuble. Quiconque a six pence dans sa poche éprouve le besoin d’offrir à cet estimable trio l’hospitalité sous une forme liquide.

M. Weevle et M. Guppy sont dans l’intérieur de la taverne, où leur présence est d’un tel intérêt pour les Armes d’Apollon, que rien ne saurait être épargné pour les retenir. « Ce n’est pas l’heure de regarder à l’argent, » dit M. Bogsby, qui, néanmoins, fait la plus grande attention à celui qu’on dépose sur le comptoir ; « Donnez vos ordres, messieurs, et c’est avec plaisir que l’on vous servira tout ce que vous demanderez. »

Pour répondre à cette invitation, les deux gentlemen (M. Weevle