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LE CRICRI DU FOYER.

en un riche encens, préférable au plus odorant parfum brûlé dans les plus magnifiques temples de ce monde ! Par ton foyer… c’est dans ce paisible sanctuaire, c’est entouré par le charme de sa douce influence et de tes souvenirs, qu’il faut l’entendre elle, qu’il faut m’entendre moi, ainsi que tout ce qui parle le langage du foyer et du toit domestique.

— Tout ce qui plaide pour elle ? demanda John.

— Tout ce qui parle le langage de ton foyer et de ton toit domestique doit en effet plaider pour elle, poursuivit le Cricri… parce que c’est le langage de la vérité. »

John, la tête appuyée sur ses mains, rêvait ; à côté de lui, se tenait l’apparition, lui suggérant ses pensées et leur donnant un corps visible, comme dans un miroir ou un tableau. Ce n’était donc pas une apparition solitaire : une multitude de fées sortirent de l’âtre du foyer, de la cheminée, de la pendule, de la pipe, de la Bouilloire et du berceau ; des planches, des murailles, du plafond et des escaliers ; de la voiture dehors, du buffet dedans et de tous les ustensiles de ménage ; de tous les meubles, de tous les objets, de tous les lieux avec lesquels Dot avait toujours été familière et auxquels se rattachait un souvenir d’elle dans l’esprit de son malheureux mari ; — multitude innombrable, qui ne venait pas comme le Cricri se tenir immobile à côté de sa chaise, mais qui s’agitait avec une incessante activité ;