Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
LE CRICRI DU FOYER.

bon, si doux pour moi, et (quelle qu’eût été d’abord ma crainte à ce sujet, John) que vous ne vous attendriez pas à trouver une vieille tête sur les épaules de votre folle de petite femme. »

John, toujours rêveur, lui donna une petite tape sur l’épaule et puis sur la tête, comme pour lui répondre : Non, non, je n’attendais pas une pareille chose ; j’ai été heureux de prendre cette tête et ces épaules comme elles sont… Et John avait bien raison : c’était une tête si jolie et des épaules si gracieuses !

« Le Cricri disait la vérité, John, quand il semblait parler ainsi ; car vous avez été toujours pour moi, j’en suis certaine, le meilleur, le plus attentif, le plus affectueux des maris. Cette maison a été une heureuse maison, John, et c’est pourquoi j’aime le Cricri.

— Et moi aussi, répondit cette fois le voiturier, et moi aussi je l’aime, Dot.

— Je l’aime toutes les fois que je l’entends, à cause des mille pensées que m’inspire son innocente musique. Combien de fois, à la tombée de la nuit, lorsque je me suis sentie un peu seule et triste, John… (avant que notre poupon fût venu me tenir compagnie et égayer la maison, quand je me disais que vous vous trouveriez bien seul à votre tour si je venais à mourir, si vous veniez à me perdre, mon bon ami…) combien de fois la voix de Cricri a semblé chanter pour me rappeler une autre petite voix si douce et si chère, dont le son ferait