Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LES CARILLONS.

une leçon que j’ai reçue de la créature la plus chère à mon cœur… Je la serre de nouveau dans mes bras. Oh ! esprits des cloches, bons et compatissants esprits, je tiens cette leçon avec ma fille sur mon cœur… Esprits bons et compatissants, je suis plein de reconnaissance. »

Il en aurait dit davantage sans les cloches ; mais les cloches, ses anciennes amies, ses amies chéries, constantes et fidèles, commencèrent à faire retentir leur carillon, annonçant la nouvelle année si énergiquement, si joyeusement, si heureusement, si gaîment, que Trotty se leva en sursaut, et il rompit le charme qui le liait…

« Et à l’avenir, mon père, dit Meg, vous ne mangerez plus de tripes avant d’avoir demandé à un docteur si elles conviennent à votre estomac… car, bonté du ciel, quel cauchemar vous avez eu ! »

Elle était à la petite table près du feu, occupée à coudre, attachant des rubans à sa simple robe pour la noce, si calme, si heureuse, si brillante de fraîcheur et de santé, si belle des promesses de l’avenir, que Trotty poussa un cri comme s’il apercevait un ange dans sa maison, et il courut à elle pour la serrer dans ses bras. Mais il s’embarrassa les pieds dans le journal qui était tombé sur le plancher, et quelqu’un entra qui se plaça entre le père et la fille.

« Non, cria ce quelqu’un d’une voix sonore et joyeuse,