Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
LE CRICRI DU FOYER.

y ajouta encore quelque chose ; car le brave quadrupède doué d’une meilleure mémoire que son maître, avait, à ce qu’il paraît, surveillé le vieux monsieur dans son sommeil, de peur qu’il ne s’esquivât avec quelques jeunes plants de peupliers attachés derrière la voiture. Il l’avait surveillé, dis-je, et il le perdait si peu de vue qu’il le suivait encore dans la maison en cherchant à mordre les boutons de ses guêtres.

Quand la tranquillité fut rétablie : « En vérité, dit John au vieux monsieur qui se tenait debout, immobile et la tête découverte au milieu de la cuisine ; vous êtes un si parfait dormeur que j’aurais presque envie de vous demander où sont les six autres. Mais ce serait un bon mot et je craindrais de le gâter. J’ai bien été cependant sur le point de le faire… » murmura le voiturier, souriant avec bonheur de son esprit, ou de la modestie qui le rendait si discret, quand il aurait pu le faire briller en associant son voyageur aux Sept Dormants de la légende populaire.

L’étranger avait de longs cheveux blancs ; une physionomie agréable, singulièrement caractéristique et pleine d’assurance pour un vieillard ; ses yeux noirs brillaient d’une vivacité intelligente. Il regarda autour de lui avec un sourire et fit à la femme du voiturier un salut grave en inclinant la tête.

Son costume, en drap brun, était original et rappelait les vieilles modes d’un temps bien reculé. Il tenait à la