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LES APPARITIONS DE NOËL.

qui illumina la face de Scrooge lorsqu’il entrebâilla la porte.

— Entrez I s’écria l’Esprit ; entrez, mon cher, et faisons connaissance. »

Scrooge entra timidement et la tête basse : ce n’était plus ce Scrooge si rogue d’auparavant, et quoique les yeux de ce second Esprit fussent bienveillants, il n’osait les rencontrer.

« Je suis l’Esprit de Noël présent, dit l’Esprit ; regardez-moi donc ! »

Scrooge le regarda alors avec respect. Il était vêtu d’une tunique verte, bordée de fourrure blanche, et drapée si négligemment autour de son corps, qu’on découvrait sa large poitrine, comme dédaignant de se cacher par aucun artifice ; ses pieds sortaient nus des amples plis de cette robe, et sur sa tête il n’avait d’autre coiffure qu’une couronne de houx parsemée de quelques petits glaçons. Ses longs cheveux bruns flottaient librement ; il y avait un air de liberté dans sa figure réjouie, ses yeux brillants, sa main tendue ouverte, sa voix joyeuse et toute sa personne. Autour de sa taille une ceinture attachait un fourreau antique, mais sans épée et rongé par la rouille.

« Vous n’avez jamais vu mon semblable, eh ! s’écria l’Esprit.

— Jamais, répondit Scrooge.

— Jamais vous n’êtes sorti avec les plus jeunes mem-